Andriamialy

L’humour de Jésus

Quand je vois les films sur Jésus et sa vie, et surtout son enseignement, je me dis qu’on n’a peut-être pas toujours utilisé le bon ton. Imaginons que, parfois, les paraboles étaient des sketchs

Les paraboles, ce sont ces petites histoires allégoriques, pleines de symboles qui parsèment l’enseignement de Jésus selon les évangiles, dans la Bible, le recueil de textes sacrés commun aux chrétiens. Et toujours, que ce soit pendant les sermons, les homélies, que dans les dessins animés, les documentaires mais surtout les films, on présente le Christ les raconter d’une manière sérieuse, grave, souvent réprobateur. Et l’assistance est silencieuse, hypnotisée, approbatrice ou s’il y a des récalcitrants, ils grognent en silence et partent discrètement.

Moi, j’imagine, plutôt, que dans certains cas, Jésus était plutôt drôle, taquin,et faisait passer les sujets les plus graves, dans le ton de la plaisanterie, comme le ferait un humoriste de nos jours. À mon avis, l’ambiance était, de ce fait, moins austère, les histoires étaient plus facile à retenir et devaient même passer de bouche à oreille plus vite. Aussi, les leçons à tirer étaient plus clairs et s’il fallait pointer sur quelqu’un ou une groupe de personne, je pense que l’impact était plus fort, comme tout le monde riait fort à ces « blagues ».

Des exemples? Imaginez qu’on vous dise : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil? » (Matthieu 7:3) d’un air grave ou même en réprimande. Imaginez votre surprise, votre colère. Mais s’Il le dit en souriant, imaginez comme la situation devient drôle et que tout le monde va sourire en imaginant une personne se baladant avec une poutre dans l’œil. Absurde, justement.

Prenons une parabole connue : le semeur. Un jour Jésus était au milieu d’une grande foule. Il a alors raconté qu’un matin, le semeur était sorti de la ville pour semer des graines, certaines au bord de la route et se font manger par les oiseaux, d’autres sur les rochers et n’ont pas pris racines, encore d’autres dans les ronces et n’ont pas pu grandir et le reste sur une terre préparée, et fertile. Personnellement, j’aurais mis un titre, j’aurais écrit : « le semeur fou ». Bien sûr, c’est une allégorie mais je pense que l’histoire n’a pas dû commencer longtemps avant que des rires ne commencent. C’est comme si aujourd’hui on disait qu’un matin un investisseur a voulu investir, il a d’abord prêté un million à sa belle-mère qui n’a rien rendu, puis il a donné à son fils de 5 ans un autre million pour qu’il ouvre un business, et qu’il a acheté  une image d’ananas en NFT avant de déposer le dernier million sur un compte d’épargne. C’est si improbable.

Et je pense qu’il y en a beaucoup que Jésus devait partager dans ce ton léger pour cibler certains groupe de personnes ou pour ridiculiser certaines croyances de l’époque.

Bien sûr, je ne suis pas spécialiste en la matière. Si je crois à la Bible, c’est par ma foi, je n’ai aucune preuve matérielle que tout ce qu’elle dit s’est passé comme elle le décrit. Par contre, je pense que c’est la même chose pour tout le monde et, de ce fait, montrer un Jésus si sérieux raconter des histoires si absurdes, mais tellement riches et justes, ce n’est pas réaliste.


En malgache, la liberté c’est le pouvoir

J’affectionne profondément ma langue maternelle, le malgache. J’aime jouer avec les subtilités des mots, notamment leur polysémie. Et justement, en malgache la liberté et le pouvoir se rejoignent en un seul mot.

Photo by annedavid

Quand on dit « afaka aho » on proclame notre liberté. De même, lorsqu’on affirme « afaka aho, » nous exprimons notre capacité à agir. Ainsi, si l’on me demande : « Es-tu libre demain, et si oui, pourras-tu venir ? » Ma réponse serait sans équivoque : « afaka aho, sady afaka aho« . Je suis libre et je pourrais venir. Je suis libre, et j’ai le pouvoir d’agir.

On va un peu philosopher là-dessus. Parce que si, en mathématiques, le pouvoir équivaut à la liberté, peut-on pour autant affirmer que la liberté équivaut au pouvoir ? Non, cette équation ne tient pas.

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La quête de liberté et la limitation du pouvoir

Je raconte souvent cette anecdote pour illustrer ce paradoxe. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, je voyageais à l’étranger. J’en avais la capacité en raison de certains privilèges, même si je n’étais pas riche. C’était un pouvoir qui me conférait une certaine liberté de quitter cette île, qui pour la majorité des Malgaches, était une sorte de prison. Cependant, ma liberté n’était pas totale. Certains pays « fermés » exigeaient des visas et des justificatifs, imposant ainsi des restrictions à mes désirs. À l’époque, en 2000, le monde était moins fermé qu’aujourd’hui.

Un jour, je suis arrivé à l’aéroport international d’Ivato en provenance d’un pays asiatique. Dès que j’ai franchi les portes de l’aéroport, je me suis dirigé à pied vers l’arrêt de bus, portant un simple sac à dos. Il est essentiel de souligner que si vous faites la même chose aujourd’hui à Ivato, en vous postant à l’arrêt de bus situé en bas de l’aéroport, vous ne verrez aucun passager d’un vol international prendre un bus. Ils en ont la capacité, le prix du billet étant de 1000 Ar (20 centimes d’Euro), mais pourront-ils garantir leur propre sécurité ainsi que celle de leurs 40 kg de bagages en soute ? Leur confort ? Leur image ?

Photo by annedavid

Ainsi, si l’on considère que la liberté réside dans l’absence d’emprisonnement, mais que l’on ne peut pas se rendre aux États-Unis faute de moyens financiers, peut-on réellement se dire libre ? Et si l’on est suffisamment riche, célèbre et puissant pour voyager à sa guise aux États-Unis, mais que l’on ne peut plus se promener seul sous les arcades d’Analakely de peur des malfaiteurs, peut-on encore prétendre à la liberté ?

Peut-être est-ce la raison pour laquelle en malgache, nous utilisons le même mot pour liberté et pouvoir, « Afaka ianao. » Tu es libre, mais la portée de ta liberté dépend de ton pouvoir. Si tu as le pouvoir d’acheter ta liberté, parviendras-tu réellement à l’obtenir ?

« Afaka ianao » : suis-je vraiment libre ?

Aujourd’hui, les rues d’Antananarivo et les coins reculés de l’île résonnent d’une multitude de voix, chacune cherchant à donner un sens à la liberté et au pouvoir. Les enjeux contemporains sont complexes, et il n’est pas rare de se demander si la liberté est une réalité pour tous. Madagascar est confrontée à des défis économiques et sociaux qui restreignent souvent la pleine expression de la liberté pour de nombreuses personnes. Les inégalités économiques, l’accès inéquitable à l’éducation et aux opportunités économiques, et les défis politiques sont autant de domaines où le pouvoir et la liberté s’entrecroisent de manière complexe. Est-ce que « Afaka ianao » est une lueur d’espoir, une invitation à penser que la liberté n’est pas une illusion lointaine ? Je vous laisse dessus.

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La phrase « Mandika lalam-panorenana » a 4 sens

Mandika est un verbe malgache qui est beaucoup utilisé, surtout ces derniers temps. Déjà, il y a un sens littéral, ou deux. Puis, il y a plusieurs sens figurés car c’est déjà la manière de parler le malgache mais surtout parce que de nouvelles situations nécessitent qu’on recycle les mêmes vocabulaires et qu’on les mette à toutes les sauces.

Déjà, « mandika » vient de la racine polysémique « dika » qui signifie « longueur d’un pas », « une copie » et « enjamber ». On peut déjà dire :

  • Indray mandika (dans le parlé, on dit plus souvent « indray mandingana« ) : un pas (dingana : pas, étape)
  • Aza mandika olon-dehibe : n’enjambe pas une grande personne (c’est impoli)
  • Mandika mitovy ny lalam-panorenana: Faire une copie conforme de la constitution

On ne va pas traiter les dialectes dans lesquelles ce mot a encore d’autres sens comme en Sihanaka où cela signifie interdit (tabou).

Maintenant, en mettant « mandika » dans une ou une autre expression, ou dans une certaine situation, on peut avoir d’autres significations plus ou moins proches. En voici quelques exemples.

Proches de « copier »

  • Mandika lalam-panorenana amin’ny teny frantsay ny asako : mon travail est de traduire la constitution en Français
  • Mpandika teny koa aho : je suis aussi interprète
  • Tsy mitovy ny dikany : ces (mots) n’ont pas le même sens
  • Aza mandika vilana ny lalam-panorenana: ne fais pas une fausse interprétation de la constitution

Proches de « enjamber »

  • Aza mandika lalam-panorenana : Il ne faut pas enfreindre la constitution

Ainsi, par exemple, en parlant de la constitution, tout le monde peut dire « mandika lalam-panorenana izy« . Mais, selon le cas, cela peut vouloir dire :

  • Il copie la constitution
  • Il traduit la constitution
  • Il interprète la constitution
  • Il enfreint la constitution

Mais dans ces 4 cas, il faudra faire attention car si vous faites une erreur, voulue ou non, vous devrez rendre des comptes, devant les hommes, devant l’histoire et devant votre Dieu si vous êtes croyant.


3 techniques malgaches de commerages furtifs

Médire sur quelqu’un, dans beaucoup de culture, est, généralement, un mauvais comportement. C’est le cas à Madagasikara. Il est assez mal vu de faire du fosafosa (commérages) et les pratiquant(e)s de cette activité doivent souvent s’isoler. Mais c’est dur, pour un(e) adepte des on-dits de ne pas pouvoir dire la chose qui le ou la démange quand ça lui démange. Alors, voici quelques techniques malgaches pour pouvoir, quand-même, verser son poison sans y paraître.

Dire qu’on ne dit rien

« Tsy mifosa aho akory fa… ». Littéralement, cela signifie qu’au moment où la personne va délivrer son scoop, elle prévient en disant « je ne fais pas la commère mais on m’a dit… ». Est-ce qu’elle est, donc, en train de médire? Techniquement, oui mais comme elle a dit qu’elle ne le faisait pas, elle ne le fais pas. Simple et efficace comme technique.

D’autres variantes sont :

Tsy aiko aloha izay tena marina fa … = je ne connais pas la « vraie » vérité mais …

Tsy izaho no niteny an’ity an … = Ce n’est pas moi qui dit ce qui suit …

– Izany hono hoe … = Il se dit que …

Etc.

Demander des nouvelles

Demander comment va quelqu’un, à priori, ce n’est pas une mauvaise chose. Insister sur certaines facettes de sa vie, cela devient suspect. Mais ce sont des commerages masqués quand les questions en disent plus que les réponses. Exemple :

– Bonjour, ça va ?

– Bonjour, oui merci.

– Et la famille, ça va ?

– On ne se plaint pas.

– Et comment va ta soeur ?

– Elle va bien

– Toujours à Tamatave, c’est ça ?

– Oui

– Toujours célibataire ?

– Toujours

– Mais elle est toujours avec Jean, non ? Il va bien ?

– Oui oui

– Et elle est toujours employée dans cette même société ?

Etc. Etc.

Technique de l’authentification poussée

C’est la meilleure des techniques en termes de furtivité. Elle consiste à demander confirmation que l’on parle bien de la même personne. Et comme c’est l’autre qui a commencé la conversation, c’est totalement, ou presque, innocent.

Le sujet de départ peut être anodin comme de raconter qu’on a croisé la personne par exemple. Cela donnerait :

– J’ai vu Charlotte tout à l’heure.

– Quelle Charlotte ?

– Bah, Charlotte…

– Non, c’est Charlotte la brune ou la blonde ?

– La brune

– Tu veux dire la sœur de Jacques ? Et de Marthe ?

– Oui

– Ah, celle qui habite à Isotry,

– oui oui

– Taille fine, teint clair, toujours en mini ou jean serré

– Oui, Charlotte quoi

– L’ex de Rija, c’est ça ?

– Oui, je suppose

– Ah bon ! Tu parles bien, donc, de Charlotte… celle qui aurait avorté …

– …

– et que c’est pour ça que Rija l’a quitté…

– …

– C’est ça ? Non ? Tu sais, Charlotte avec les cheveux long. Par trop moche. Et qui aurait couché avec un gars qui s’appelle Hery pendant une fête et c’est comme ça qu’elle est tombée enceinte. C’est cette Charlotte.

– Bah, peut-être !

– Oui, c’est elle c’est sûr ! Alors … Elle va bien ?


Covid-19 : Madagascar et les plantes

La polémique gronde sur l’utilisation, fortement recommandée par le gouvernement malgache et fermement déconseillée par les scientifiques et l’OMS, de la tisane Covid-Organics pour protéger ou soigner les malgaches du coronavirus. J’ai envie de parler de mon expérience personnelle avec les tisanes si cela peut vous éclairer un peu sur le pourquoi ça risque de marcher dans la Grande Île.

Quelques étrangers avec qui j’ai déjà eu des échanges à propos des remèdes traditionnelles m’ont entendu, sûrement, dire ces phrases :

— « Un vrai Malgache connaît et utilise au moins une plante médicinale alors qu’une grande partie des Malgaches doit, assurément, en connaitre beaucoup. »

— « Un vrai malgache (histoire de le prévenir) connaît, au moins, une façon d’empoisonner quelqu’un. Alors, fais attention ! »

Pas besoin d’études approfondies pour comprendre pourquoi. J’ai vécu quarante ans dans ce pays et je peux vous raconter mon expérience.

D’abord, les plantes sont là.

Même ici, en plein Antananarivo, entre le goudron et le béton, des herbes, des fleurs, des arbres endémiques ou importés arrivent à croître. Dans notre cour, par exemple, on a décidé de ne plus arracher les plantes qui arrivent à y pousser. Et on a vu apparaître la célèbre pervenche malgache entre autres herbes ou arbres médicinales. Donc, avant hier, 21 avril 2020, un de nos voisins est venu quémander quelques feuilles d’un arbrisseau dans notre cour. J’ai juste demandé à quoi cela lui servirait et il a indiqué que ça soigne les eczémas. Ce qui me rappelle un autre voisin qui nous a pris, l’an dernier, du tanatanamanga afin de soigner la foulure de son fils.

En effet, le savoir se transmet ainsi, de bouche à oreille, de génération en génération. Je me souviens quand on habitait à la campagne, j’etais impressionné par la connaissance, par mes compagnons de jeux qui n’allaient pas à l’école, de toutes ces plantes et de leurs effets, bénéfiques, mortels ou autres. Et cela ne concerne pas que les plantes endémiques, mais tout ce qui est tendance dans le monde, eucalyptus, goji, noni, artémisia, est très vite adopté, partagé et utilisé.

Le fait est que ça marche, souvent.

Pendant cette période de mon enfance, donc, du côté Nord de Tana, j’avais profité de cette belle époque où l’on jouait dehors toute la journée à rien faire que courir, sauter, explorer bois et rivières. Et quand je m’écorchais je genoux, je devais prendre une feuille de « satriko aza maratra » (un nom masochiste qui signifie j’aime me blesser). Je machais la feuille et j’appliquais la mixture sur la blessure et cela arrêtait et le sang de couler et mon genou d’avoir mal.

Et on a, comme beaucoup de Malgaches, je pense, des expériences dans le passé avec des remèdes pour guérir des maladies ou pour améliorer la santé. Car si on est tous amateurs de plantes, on a aussi des professionnels dont certains vivent en fabriquant, en prescrivant ou en vendant des plantes médicinales et d’autres parviennent, à coups de succès retentissants, à s’enrichir très vite. J’en ai vu un sur une des routes nationales qui provoquait des embouteillages avec les patients qui attendaient leur tour. J’en connais un autre dont les malades arrivent à 4 heures du matin essayer d’avoir une place de consultation, atteints de maladies allant jusqu’au cancer.

Et comme le monde entier le connaît maintenant, on a des laboratoires et des instituts comme l’IMRA qui a déjà fourni quelques molécules à la pharmacopée mondiale. Autre exemple, Homeopharma, je pense, fait autant ou même moins de chiffres d’affaires sur les produits homéopathiques (l’homéopathie est de plus en plus contestée dans le monde) que sur les huiles essentielles, les tisanes et sirops que les Malgaches s’arrachent, localement ou à l’étranger. Je le sais parce qu’à chacun des mes voyages en Europe j’ai toujours la famille ou les amis qui me demandent du Vahona, Mandavasarotra, Phyto-foie ou autre.

Quelques réflexions sur le COV-Organics

Si on en revient au COV-organics, il faut aussi comprendre les constatations personnelles suivantes. Il y a peut-être eu des études mais je vais simplement dire mes idées selon mes réflexions personnelles, à prendre au sérieux ou non :

1. Il ne faut pas dire ou penser que les Malgaches sont trop pauvres pour accéder à la médecine occidentale. C’est un choix. Et il faut aller dans les réunions de familles « riches » pour les entendre discuter de tels remèdes ou telles tisanes comme on discuterait vins ou people. On a eu des urgences médicales pendant nos vacances, à des centaines de kilomètres de notre médecin traitant, qui ont été prises en charge. Et dans les Centres de Santé de Base, on peut avoir une consultation, des soins et des médicaments avec 2000 Ariary (50 centimes d’euro).

2. Les Malgaches font autant et parfois même plus confiance aux plantes qu’aux comprimés. Ils le diront souvent : il vaut mieux éviter les comprimés !

3. La médecine occidentale et celle traditionnelle sont parfois complémentaires. Par exemple, j’avais entre 15 et 25 ans des problèmes récurrents de douleurs a l’estomac et je prenais (trop souvent) des médicaments pour me soulager, mais je souffrais vraiment pendant mes crises. Et c’est le médecin de famille de ma femme (que j’ai épousée justement à mes 25 ans) qui nous a donné le remède naturel (une cuillerée de sirop d’aubergine à jeun pendant quelques jours) et je n’ai plus jamais fait de crise. Parfois, des gens utilisent des plantes et la maladie s’aggrave quand même. Et à la fin, parfois trop tard, ils viennent consulter un spécialiste à l’hôpital… D’autres fois, c’est le spécialiste qui s’avoue vaincu et le malade se tourne vers les guérisseurs.

Mais il est établi que certaines maladies sont mieux traitées à l’hôpital (opérations chirurgicales, cancers, etc) et d’autres sont les spécialités des guérisseurs (brûlures, transes, etc.).

Ainsi, je pense que, comme le COV-Organics a été presenté sous forme de tisane, les Malgaches, sans considérer les informations contradictoires, recommandations, mises en gardes des uns et des autres, risquent d’accepter en masse ce remède.

Description de cette image, également commentée ci-après

Le ravintsara nous vient également de Madagascar. Image : Wikimédia Commons.

Est-ce que moi j’en prendrai ? Je ne peux pas répondre. Je ne connais pas la composition du truc. D’un autre côté, je suis un Malgache et, avant l’IMRA, on avait déjà créé notre recette d’eucalyptus, raventsara, pervenche et ingrédients secrets en inhalation contre le coronavirus. J’ai chez moi des feuilles et des fioles d’huiles essentielles. J’ai un inhalateur d’huiles essentielles dans mon sac pour ma sinusite. Et j’ai une tradipraticienne qui nous donne parfois des compositions dont elle ne révèle jamais les ingrédients. Je ne serais pas objectif dans mon choix.

Il y a peut-être d’autres enjeux. Il y a peut-être de la politique, de l’argent, de l’influence, de la souveraineté en question. Je ne sais pas et je ne comprends pas à mon niveau. Mais dans tous les cas, s’il fallait faire prendre un médicament à la majorité des Malgaches, l’idée d’une tisane était la bonne.


Top 5 des signalisations à mettre en place si on légalise certaines pratiques des conducteurs à Tana

Je conduis depuis relativement longtemps. J’ai roulé dans plusieurs capitales et chef-lieux et je peux dire que Tana est vraiment spéciale. Et qu’il faut du temps pour s’y acclimater. Surtout, certaines pratiques des conducteurs sont peu communes, voire uniques au monde. Et si, par folie ou par pure génie on décidait de légaliser ces pratiques, on aurait besoin de créer les signalisations suivantes…

1-

Litt. ‘Ne donne pas !’, c’est-à-dire « ne pas laisser passer »

C’est une plaque qui serait bien utile afin de dissuader certains égoïstes qui pensent qu’ils sont plus malins que tout le monde et qu’ils ont le droit de rouler sur la file de gauche quand il y a un embouteillage. On interdirait ainsi aux automobilistes de leur donner la place au risque de se faire amender. Beaucoup de bouchons ne seraient plus aggravés au point de bloquer complètement les routes dans les deux sens.

Litt. « Donne un peu ! »

Mais puisque l’exception fait la règle, il y a bien des axes où faire deux files est tellement logique et indispensable que tout le monde accepte de le faire même la police. Alors, il faudrait même contraindre les gens à laisser passer pour que plus personne ne se fâche.

« Sens interdit sauf quand le policier te dit de le prendre »

Je sais que ceci n’est pas l’apanage d’Antananarivo, l’ayant observé dans d’autres capitales. Il faudrait juste la signaler aux endroits où cette pratique aurait une quelconque bénéfice. En effet, il faut éviter les situations incongrues quand le policier intime au conducteur l’ordre de ne pas respecter le sens interdit ou la priorité alors que le conducteur hésite par peur d’un piège ou par excès de civisme :

– ffffriuuut, avancez monsieur !
– mais… c’est sens interdit!
– qu’il est con!… Monsieur, c’est moi qui vous laisse passer, avancez parce que vous créez un embouteillage… Allez avant que je ne vous verbalise !

« Sens interdit à des heures précises… consultez Facebook ! »

Cette signalisation m’a été inspirée, justement, par un post dans les réseaux sociaux qui disait qu’une portion de route à sens unique allait être ouverte au double sens à certaines heures. En vrai, je pense que d’autres moyens de communications ont été utilisés comme un décret, l’annonce dans les médias ou l’inscription sur la plaque. Mais quand la plaque a été volée par les ferrailleurs et que tu as raté toutes les annonces, même sur Facebook, tu seras fautif car « nul n’est censé ignorer la loi ».

Litt. « Un à un »

Enfin, cette signalisation est à mettre sur les carrefours où aucune règle habituelle de la priorité n’est, actuellement, appliquée. Par contre, on y applique le 1 sy 1 (1 à 1 ou l’un après l’autre). Le principe est simple : tu laisses une voiture passer et tu passes toi-même et ainsi de suite. Personne ne déroge à ce principe et personne ne sera fâché.