Résiliés, malussés, sinistrés, les malgaches abordent 2018 sans assurance
Une nouvelle année est toujours signe d’espoir. Même à Madagascar, on fait le vœu que l’année soit bonne, au moins clémente.
Vous avez peut-être déjà vu des compagnies d’assurances faire de la publicité envers les personnes qui ont été déboutées ailleurs pour diverses raisons. Certains disent que ce sont des publicités pas très vraies mais je sais qu’à Madagascar, il y a toujours un moyen pour avoir une assurance, même à la dernière minute. Alors, si c’est possible d’obtenir cette assurance que tout ira bien à Madagascar en 2018, nous sommes tous preneurs.
Sinistrés
L’année ne fait que commencer et déjà une tempête tropicale frappe le pays. Ce n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est que depuis l’année dernière, les séismes s’ajoutent aux risques de catastrophes possibles. Avec ça, il reste peu de choses qui sont sûres d’épargner la Grande Île. Et comme tous les ans, on est toujours victimes, sinistrés, comme si on ne s’y était pas préparé.
Malussés
Le mot n’existe pas. Il a été inventé pour des publicités mais il est facile d’en comprendre la signification. Dans certains contrats, il y a des clauses qui décrivent les cas où l’on reçoit des bonus ou des malus. Quand les malus s’accumulent, on a de moins en moins envie de garder ce contrat. Je ne sais pas ce que nous, peuple malgache, avons mal fait mais en tout cas, les malus sont nombreux pour nous. L’inflation, par exemple, est fortement ressentie sur le prix du riz, de l’essence, de l’eau et de l’électricité. La corruption est à tous les étages, l’insécurité règne, etc. On est vraiment malussés.
Résiliés (résignés)
L’idée de cet article m’est, en fait, venue quand j’ai vu dans un forum un internaute faire la faute de français d’écrire « résigné » au lieu de « résilié ». C’est vrai qu’on rapproche souvent la résilience et la résignation même s’il y a des différences. Mais dans le cadre des contrats, on parle plutôt de « résiliation ».
À Madagascar, le peuple est devenue très sage. La compagnie des eaux et électricité, après de pompeuses inaugurations de nouvelles centrales, augmente régulièrement et fortement ses tarifs, personne ou presque ne réagit. Le prix du riz a plus que doublé, personne ne s’en offusque. On accepte tout comme une fatalité.
Est-ce que c’est une résignation ? Peut-être. Est-ce plutôt une résilience ? On verra. Cette année devraient se tenir les élections présidentielles. Ce sera l’occasion de savoir si les malgaches renouvellent leur contrat ou bien si, au contraire, résiliés, malussés, sinistrés, ils vont aller voir ailleurs. En tout cas, cher lecteur(trice), bonne année 2018 à vous!