Où sont les internautes gasy ? – Conseils de navigation
» L’incroyable succès de mon dernier papier m’a pris au dépourvu. Il s’agit sans doute du billet que j’ai écrit le plus rapidement ces derniers mois. Un coup de sang. Assez peu travaillé, finalement. «
Je m’excuse de reprendre cette introduction du Causeur.fr. Et pourtant, c’est exactement la même histoire que j’ai vécue avec le guide humoristique pour les cybernautes malgaches. Mais là où le Causeur parle de 45 000 lectures pour son article, je ne peux malheureusement avancer que quelques centaines de clics.Vous allez dire que je radote, mais pourquoi écrire si on n’est pas lu ? Pourquoi crier lorsqu’on n’est pas entendu ? Où sont les internautes gasy?
Les statistiques officielles parlent de 15 utilisateurs Internet pour 1000 habitants en 2008 à Madagascar. Donc, en étant pessimiste, si je considère que ce chiffre n’a pas bougé et qu’il y a 20 millions de Malgaches, potentiellement, il y a 300 000 internautes dans l’île. Et si l’article a eu 300 lecteurs malgaches les premiers jours, ça représente bien un taux de 0, 1 % de lecteurs atteints par un article qui les intéresse en premier.
Encore une fois, je ne remets pas en cause le succès de ce guide. Pas moins de 1000 lecteurs d’un coup c’est comme si tu étais prof dans un collège public malgache, c’est-à- dire que tu n’a d’habitude « que » 60 élèves et puis tu te lèves pour écrire un petit truc au tableau, tu te retournes et tu te retrouves par magie dans un des grands amphis de l’université d’Antananarivo et ses 200 étudiants qui essaient de déchiffrer ce que tu as écrit depuis le premier banc jusqu’au fond situé à 30 ou 40 mètres. Le vertige !
Ces internautes bornés
Mais aujourd’hui, je vais dénoncer où vous êtes tous, internautes gasy, histoire de vous titiller un peu de là où vous êtes et pour vous dire que peut-être, il y a des choses intéressantes ailleurs.
Les facebookeurs (les) exclusifs
Ce sont les plus nombreux. Lorsqu’on entre dans ses cybercafés qui disposent leurs PC afin que tout le monde voie ce que fait l’autre, on peut vite s’apercevoir que 9 surfeurs sur 10 ont les yeux rivés sur le grand bleu du thème de Facebook. Alors, on détourne les yeux pour ne pas avoir à regarder les filles qui posent, les messages privés et les autres idioties qu’on aime bien y faire… c’est la vie sociale moderne. Même dans le bus, à l’heure de rentrer, chacun sort son smartphone et consulte sa page, répond à ses messages. Souvent, je me demande si je dois d’abord lever ma tête de mon écran pour vérifier si le mec à qui je chat n’est pas dans le même bus.
Mais les facebookeurs exclusifs le revendiquent :
– Salut
– Salut
– Cava?
– wi et tw
– cava
– newz?
– bof bof, au boulot, et tw
– fb
– fb et?
– non, juste fb
Voilà, c’est le (la) facebookeur (se) exclusif. Les fournisseurs d’accès les ont déjà ciblés avec les offres de « forfait Facebook« , c’est-à-dire, des mégaoctets à bas prix valables uniquement sur ce réseau social.
Les porn addicts
Ils sont pires en termes d’addiction. Ils ont toujours besoin de leur dose quotidienne. Ils sont aussi parfois au cyber, mais seulement dans les établissements qui fournissent des box plus ou moins discrets. Malgré tout, dès qu’on entre, ils te lancent un regard de surprise accompagné d’un mouvement du dos visant à mieux cacher l’écran. C’est une manne, si je peux me permettre déjà exploité par des gestionnaires de sites ou de blogs. C’est ainsi que des contenus malgaches pullulent. Ce sont des sites et des blogs où y il a des filles et des bouts de garçons malgaches ou de gens pouvant passer pour des Malgaches plus ou moins consentants (… oui, j’ai déjà vu). Je ne vais, bien sûr, pas mettre un seul lien ici sachant que le peu que j’ai dit incitera déjà quelques-un (e) s d’entre vous à googler « filles malgaches« . Les résultats sont étonnants. Je vous assure, même en recherchant « blog gasy« , les blogs d’actualité ou d’humour ne font pas le poids.
Maintenant, rien qu’avec du bon sens, on imagine mal l’un d’entre eux, perdu dans ces images tellement répréhensibles se dire : « Tiens, et si je lisais Lay Corbeille après ça pour me détendre un peu ». À la limite, je ne préfère pas.
Les forumistes
Ces gens-là passent leur temps dans les forums. Ils peuvent être aussi facebookeurs et /ou porn addicts ou bien passionnés par leur truc à eux. Les forums ont plusieurs thèmes et donc, ils peuvent toujours y trouver leur compte : fitiavana (amour), fiara sy moto (véhicules), resa-behivavy (entre filles), fitaizana (éducation des enfants), etc.
Là, la seule différence est qu’ils peuvent poster anonymement. De ce fait, on y trouve parfois des histoires et des récits rocambolesques. Je soupçonne même certains » malades » de créer tout seuls des conversations entières. Alors, les forums malgaches ont aussi des modérateurs qui suppriment des messages à bout de bras et à longueur de journée. Mais un vrai forumiste, c’est celui qui va écrire » pourquoi on a supprimé le sujet, qui veut raconter son expérience ? S’il vous plaît ? « Ou bien il s’adresse au modérateur : » Attention, ce mec est un troll, car il a déjà raconté ce truc qu’il aurait fait ici et aussi ici « .
Si vous avez bien compris, ce que je considère comme dommage, c’est de ne pas diversifier sa navigation sur le net.
Avec l’accélération de la vitesse de connexion à Madagascar, il y a de nouvelles tendances. Il y a ceux qui aiment les images : la mode, l’esthétique en général. Il y a aussi ceux qui préfèrent la vidéo : les films et surtout les clips. Il y a, bien sûr, les gamers cloués malgré eux devant une partie interminable comme l’a souhaité le développeur. Et puis, il y a ceux qui downloadent (font du téléchargement) du matin au soir et du soir au matin, etc.
Mes conseils
Pour mieux profiter du web, il faut le considérer comme une grande ville, un grand continent inconnu, une jungle immense. C’est bien d’y avoir ses repères, mais il faut aussi progresser à l’intérieur pour conquérir et s’approprier de nouveaux territoires, poser ses marques et avancer encore. Et plus on avance, plus on découvre aussi.
Faites des recherches.
Vous faites des recherches pour trouver quelque chose dont vous avez besoin, c’est vrai. Donc, si vous n’avez pas de besoin particulier, créez-vous-en au lieu d’abandonner Google et consorts. A propos de recherches, je sais bien que » photos Cristiano Ronaldo » ou » Miley Cyrus nue » sautent aux yeux comme des évidences, mais savez-vous qu’il y a aussi » propulsion magnétohydrodynamique, crop circles saison 2014 , recette mousse au chocolat, accidents en wingsuit vidéo, chercher Chuck Norris « , etc. Osez n’importe quoi, comme on dit en malgache » rien n’est amer avant qu’on y goûte « .
Cliquez, Cliquez, Cliquez
C’est bien pour cela que ça s’appelle » la Toile « , tout est interconnecté. Donc, il ne faut pas hésiter de cliquer sur les liens proposés. Au début, on tombe une fois sur deux sur du contenu publicitaire ou périmé, mais avec l’habitude, on arrive à chaque fois à se créer un parcours, une aventure qui nous amène quelque part où l’on se perd parfois, mais d’une enivrante perdition. Après, lorsqu’on a fini d’admirer une page incroyable, on ne se souvient plus comment on est arrivé là, mais on veut refaire cette expérience de découverte encore et encore.
Revenez
Enfin, comme je l’ai dit, il faut marquer son territoire. On peut ajouter une page qu’on aime en » favori » ou si besoin, s’inscrire dans une discussion intéressante, souscrire aux flux RSS et pourquoi pas noter ses adresses préférées quelque part afin de pouvoir y revenir plus facilement la prochaine fois. Le web est si grand que c’est parfois frustrant de ne plus retrouver une page qui vous a déjà séduite. Imaginez que vous ne vous souveniez plus que ce blog s’appelle Lay Corbeille par exemple, une horreur!
PARTAGEZ
Et ainsi de suite, une fois revenu dans une page familière, cliquez pour aller ailleurs ou faites une nouvelle recherche. Et même si vous n’êtes pas obligé de le faire, vous pouvez » partager » un contenu qui vous a plu, c’est-à-dire le diffuser par mail, par Facebook, Twitter ou autre à vos amis et contacts. A cet exercice, il y a de véritables accrocs. Moi, je suis partisan du fait que c’est mieux « partager » en accord avec ses principes et ses valeurs.
Voilà, donc, si cet article vous a plu, les liens de sorties vers les autres articles de ce blog sont en haut, au milieu et en bas de cette page. Les boutons de partage sont en dessous de chaque article et un ensemble de boutons flottent à votre gauche en cas de besoin. Je vous souhaite un bon voyage en notre compagnie.