À Antananarivo, il n’y a plus de délestage, merci… qui?
Depuis quelques jours, le courant ne se coupe plus pendant des heures à Antananarivo. Plus de délestage ! Comment expliquer ce miracle ?
Ma réponse est : « je ne sais pas du tout ». Alors, qui dois-je remercier ?
J’explique. Pendant des jours et des jours, à chaque fois que je rentrais à la maison, vers 17h, le courant se coupait. Ma femme disait que c’était la 3ème coupure du jour. Puis, le courant revenait vers 20h. Moi, qui considérait que la vraie vie commençait à 17h et finissait à l’heure du sommeil, je passais ces jours de délestages en fulminant contre tous ceux qui étaient derrière cet échec. En effet, tous les efforts d’Edison et Tesla auraient été vain si au 21è siècle, une métropole de la taille d’Antananarivo ne pouvait pas s’alimenter convenablement en électrons.
Les quelques jours sans panne d’électricité sont donc, pour moi, des jours de joie. Mais, malheureusement, je n’ai pas la chance d »être au courant de ce qui se passe dans le pays. Je suis seulement un simple usager qui souhaite remercier ceux qui sont derrière cette formidable avancée. Et ne sachant pas à qui adresser mes sincères salutations, je veux juste remercier tout le monde.
Merci mon Dieu !
Au premier jour, Tu créas la lumière. Ainsi, Tu a créé le jour. Tu as aussi créé la nuit afin que nous dormions pour récupérer de nos journées fatigantes. Nous sommes désolés de ne pas nous contenter de cet ordre mais nous avons encore besoin de lumière le soir pour la sécurité, le travail, la télé, le rechargement de nos batteries de téléphones et le reste. Nous branchons alors nos prises, et d’un doigt habitué, nous faisons basculer l’interrupteur pour que la lumière soit comme Tu l’as fait au premier jour (avec l’option mains libres). Il fallait vraiment ces galères de délestages pour que nous nous souvenions que quelle que soit la source, la vraie lumière vient de Toi. Que Ta lumière veille sur nous à jamais. Amen !
Merci l’État malgache ?
Je me souviens qu’en 2014, Antananarivo était plongée souvent dans le Moyen-âge et j’ai dû publier un guide de survie pour faire face à cette situation. Heureusement, notre nouveau président a promis dès 2015 que les délestages allaient disparaître en 3 mois. J’ai de fortes raisons de croire que, maintenant, les 3 mois sont, peut-être, enfin arrivés. En tant que Chrétien adventiste, je sais bien que parfois, il ne faut pas comprendre certaines prophéties à la lettre mais il faut savoir distinguer les signes des temps et surtout, avoir la foi. Donc, si c’est le cas, merci à l’État.
Merci la Jirama ?
La Jirama a annoncé que les délestages allaient finir. Des mois, des années durant, les tananarivéens devaient se contenter d’explications techniques sur la pluviométrie, le débit d’eau, les capacités de production, le prix du pétrole, et tout le reste. Grèves, théories du complot, audits, manque de fonds, jeux de chaise musicale, la vie trépidante de cette entreprise a été suivie par les abonnés comme s’il s’agissait d’un feuilleton télévisé. Aujourd’hui, elle dit qu‘elle produit plus que ce que l’on peut consommer. Alléluia ! Si la facture pouvait aussi diminuer, ce serait presque le paradis.
Merci à la météo ?
Il est dit que c’est grâce à la pluie que la Jirama peut à nouveau fonctionner à plein régime. Alors que l’on a craint la sècheresse pour ce début d’année, la pluie semble, à nouveau, remplir son rôle et nos cours d’eau. Donc, merci à la météo qui permet à la pluie de tomber à Antananarivo. Car on avait vraiment peur de ne plus avoir de l’eau à boire. On a parlé de faire tomber des pluies provoquées. Mais la météo a dit que même ces pluies artificielles n’allaient pas être suffisantes. Moi je dis, c’est vous la météo, mais nous on pense qu’il faut juste assez de pluie pour irriguer les champs et alimenter les barrages et éviter aussi les inondations. Merci d’avance !
Merci à Anosimasina ?
Je ne sais pas si ça a quelque chose à voir. Mais le 9 février 2017, les habitants d’Anosimasina sont descendus dans la rue et le 10, le 11, le 12 et jusqu’à ce jour, notre courant n’est plus coupé. Je pense que, comme son nom l’indique (Anosimasina : l’îlot sacré), cette contrée est peut-être fady ou habitée par des vazimba. J’ai envie de dire aux habitants de cette région sainte de souvent faire de saintes apparitions car ces manifestations surnaturelles semblent apporter de vrais miracles.
Mais en fin de compte, je ne sais vraiment pas pourquoi le courant ne se coupe plus. Peut-être que c’est une coïncidence ? Peut-être que des gens ont prié et que d’autres ont manifesté pendant que d’autres encore, ont travaillé, et le tout a fait que la pluie tombe à flots et la Jirama produit plus qu’il ne le faut et la lumière a triomphé du noir.