SommetMada2016 : beaucoup de malentendus dans les dessins des jeunes

Article : SommetMada2016 : beaucoup de malentendus dans les dessins des jeunes
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23 novembre 2016

SommetMada2016 : beaucoup de malentendus dans les dessins des jeunes

Exposés au village de la Francophonie pendant le sommet de 2016 à Antananarivo, les dessins effectués par des jeunes collégiens louent presque tous la solidarité, la fraternité et l’opportunité de la Francophonie. Quelques productions sortent pourtant du lot car leurs messages sont « inattendus ».

L’initiative est intéressante. Ce sont des élèves qui ont produit sur le même format en carton des œuvres pour illustrer leurs pensées, idées ou critiques sur la Francophonie et le Sommet 2016. J’ai décidé d’en publier quelques dessins avant qu’ils ne partent à la poubelle alors que les « enfants » ont fait des efforts pour s’exprimer.

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 Ceux qui ont mal compris

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Le texte est pourtant si joli : « Madagascar et la Francophonie, comme l’eau et le riz », expression empruntée du proverbe malgache « l’eau et le riz ne se quittent ni au champ, ni dans la marmite ». L’effort artistique aussi n’est pas si mal avec le collage de drapeaux en tissus colorés. La seule erreur est que le drapeau de gauche est celui de la France et non de la Francophonie. L’amalgame France/Francophonie est courant, d’autres exemples plus bas dans l’article.

Idem pour l’autre image qui dit que la Francophonie est l’ensemble des pays nouvellement indépendants et la France. L’intention n’est pas mauvaise mais cette définition n’inclut pas tous les pays membres et observateurs.

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Ensuite, il y en a qui en attendent peut-être un peu trop de la Francophonie. Le premier demande du matériel pour les pompiers de sa ville tandis que le second illustre son tableau avec un enfant victime de Kere (famine) et un simple SOS. La Francophonie, oui, c’est un moyen qui permet aux pays de se rencontrer et même de signer des partenariats entre eux. Par contre, l’organisation n’a pas l’aide directe à un pays parmi ses missions.

 

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Sur cette image, on voit une illustration de gens qui font la queue pour acheter le DVD de Marimar, la toute première telenovela diffusée à Madagascar. Elle montre que c’est la version française qui attire le plus d’acheteur, ce qui est normal dans un pays francophone. Pourtant, on aurait tendance à comprendre que l’auteur montre une compétition entre les langues internationales à Madagascar. Peut-être! Mais même si c’est le cas, je pense qu’il n’est pas nécessaire de dénigrer les autres pour dire que la Francophonie est bien.

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« Stop à la diversité linguistique ». C’est amusant mais cela me fait penser que la fille qui a fait cette affiche doit rêver d’un monde où l’uniformité et la conformité règnent. La Francophonie, avec son mouvement « Libres ensemble » prêche pourtant le contraire en appuyant que l’on peut être différents mais vivre ensemble.

Ceux qui aiment trop Madagasikara

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Quand le thème est la Francophonie et le Sommet de 2016 à Tana, que vient faire une charrette montée par 2 malgaches? Ne cherchez pas, c’est juste une affirmation de son amour de la patrie.

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Comme je l’ai dit plus haut, il y en a beaucoup qui confondent exprès ou pas France et Francophonie. On sent même parfois un peu d’ironie.

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Pour ces deux images, l’idée est la même. Cela dit que dans la compétition, c’est Madagascar qui gagne et largement contre la France. Bizarrement, les disciplines sportives utilisées sont l’athlétisme et le basketball, alors que c’est seulement en pétanque que les malgaches mettent parfois le pâté aux gaulois. J’admets, ce sont des allégories et j’espère que ces 2 jeunes feront tout pour faire de leur rêve une réalité quand ils seront grands. Ceci dit, tout cela n’a rien à voir avec la Francophonie.

Ceux qui n’aiment pas la France ou les blancs en général

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Encore une compétition où un « noir » prend le pouvoir sur le « blanc ». Vraiment, certains jeunes ont très mal compris le message selon lequel l’attribution du Sommet à Madagascar en 2016 est une victoire pour le pays ! Dommage ensuite que le titre qu’il ou elle a mis soit : « Je suis francophone »

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Celle-là illustre le principe fondamental du néo-colonialisme qui consiste à ce que les grandes puissances, en particulier, la France ici, exploitent les richesses des pays en développement, comme Madagasikara, qui n’en sont pas capables technologiquement, techniquement, etc.

Heureusement, il y a aussi les bons élèves

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