A Madagascar, le changement c’est que c’est plus cher

Article : A Madagascar, le changement c’est que c’est plus cher
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22 juillet 2016

A Madagascar, le changement c’est que c’est plus cher

J’ai enfin compris comment ça marche dans ce pays. Le changement, c’est que les prix augmentent.

En matière de transport, ce n’est pas que les voitures deviennent plus confortables ou qu’il y ait moins d’accidents. C’est juste que les frais augmentent.

Vous me direz que c’est à cause du carburant dont le prix à la pompe augmente. Mais il faudra, d’abord, me réexpliquer pourquoi lorsque le baril atteint des records en terme de baisse de son prix, l’essence et le gasoil augmente sans cesse. Ou bien, c’est juste pour suivre la logique.

La logique fait que lorsque le prix de l’essence augmente, le prix de toutes les marchandises aussi augmente en même temps. Pas sur le prochain stock mais vraiment en même temps. C’est logique. L’inflation, est devenu une vraie logique des choses pour bien faire à Madagascar.

Par exemple, on veut lutter contre la pollution par le sachet en plastique. On a voté une loi qui les interdit. La loi a été communiqué à grand frais dans les médias. Finalement, il y en a toujours autant, seulement, ils coûtent 100 Ariary de plus.

C’est comme le parking. Aujourd’hui, ils sont gérés en centre ville d’Antananarivo par une entreprise privée. Alors, le centre ville est toujours un immense parking avec plein de vendeurs à la sauvette et il y a toujours de plus en plus d’embouteillage mais seulement  une place est beaucoup plus cher.

Vous vous dites peut-être que je dis n’importe quoi. Mais regardez votre facture d’eau et électricité. Qu’est-ce qui a vraiment changé? Les délestages sont toujours là, avec les conséquences que cela a sur les appareils électriques. Il est toujours aussi ardu de raccorder sa nouvelle maison au réseau. Ce qui a changé c’est que la facture a fortement augmenté.

L’électricité et le gaz étant trop chers, on a voulu revenir au charbon de bois. Le charbon de bois malgache est toujours cette matière noire, salissante, un vrai gâchis environnemental qu’on achète en sac ou à la louche. Seulement, le prix est devenu très élevé. Les rumeurs sont nombreuses : certaines disent que les paysans ne veulent pas en produire car ils moissonnent et qu’ils ont de l’argent. D’autres disent qu’il y a des spéculateurs qui stockent le charbon quelque part. Il y en a même qui disent que les chinois exportent tout le charbon depuis la source.

On entent parler des chinois partout. Ils achèteraient tout. Ce qui est sûr, c’est qu’ils vendent aussi beaucoup. Mais pour leurs centres commerciaux, ils ont déjà annexés tout Behoririka, Tsiazotafo,des parties Analakely, Ankadifotsy et Tsaralalàna. Et la perception des malgaches des ces chinois n’est pas très bonne surtout avec l’affaire de la mine d’or de Soamahamanina que des chinois veulent exploiter aux dépens de la forêt unique de tapia abritant les vers à soie de la célèbre soie malgache. On avait toujours des chinois à Madagascar mais ceux là sont exorbitants.

Peut-être qu’ainsi va la vie. Rien ne deviens plus facile. La qualité n’est jamais bon marché. Le luxe appelle le luxe. La fin du monde approche, etc, etc. Mais ce qu’on oublie souvent, c’est que mon salaire lui, ne suit pas la même logique. Alors, augmentez chers prix, frais, dépenses, impôts, mais laissez-moi et mes enfants manger à notre faim et partagez-vous le reste. Ce reste, lui, n’augmentera pas.

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