5 incohérences sur cette affaire

10 novembre 2015

5 incohérences sur cette affaire

Pour ma part, sans jugement, j’ai juste relevé dans cette affaire 5 incohérences à partir de la vidéo qu’on a vu.

Cette affaire fait couler beaucoup d’encre. Il faut dire qu’elle fait écho à plusieurs mois pendant lesquels nos héros n’ont pas brillé ni dans l’efficacité ni dans la publicité. Les protecteurs du peuple et de leurs biens sont les sujets de moqueries, de théories diverses et même d’alertes et demandes d’enquêtes.

1- La vue à la 3ème personne

Il y a jeux dits FPS (first person shooter), c’est à dire les jeux de tir à la première personne et les jeux TPS (third person shooter) ou jeux de tir à la troisième personne. Les joueurs connaissent bien que pour le second, la caméra suit derrière le héros (genre Tom Clancy) ou reste sur un point pour visualiser la scène en entier (Resident Evil 3). Dans cette affaire, la caméra suit les héros, c’est un TPS, et c’est du jamais vu à Madagascar. La différence c’est que dans les jeux, la caméra est immortelle. Alors, dans cette affaire, soit le caméraman était blindé ou bien il avait une confiance aveugle envers les héros. Vous diriez que c’est déjà une chance qu’une caméra était à proximité. Si c’est une chance.

2- Les non-téléspectateurs

La télévision permet, comme son nom l’indique, de visionner à distance. Le téléspectateur peut donc rester au chaud dans son salon pendant que la caméra, elle voyage dans les airs, dans la forêts, sur les mers, dans les manifestations ou dans les guerres. Le bizarre dans cette affaire c’est que le téléspectateur peut voir dans le film qu’il y a des spectateurs à envier qui sont eux au cœur de l’action, s’ils ne sont pas juste un peu trop près.

3- Le petit informateur

Dans les mauvaises et les bonnes séries policières, l’informateur est souvent un petit délinquant bien informé qui se fait souvent tuer ou malmené par les uns et les autres. Dans cette affaire, le petit informateur est un enfant qui court devant les héros pour montrer où se trouve l’endroit.

4- Les téméraires

Ceci devient plus logique. Contre les méchants, armés jusqu’au dents, pourquoi le héros se protègerait-il, se mettrait-il à couvert si derrière lui il y a, rappelons-le, des petits qui montrent le chemin, des spectateurs et un caméraman. Le bilan lui donne raison : tous les méchants sont tués et aucun blessé côté héros et pas de dommage collatéral.

5- Le Morvit

Morvit c’est le nom d’un complément alimentaire dont le nom, inventé par les anglophones (on entend « more vitamins ») devient inapproprié en français (on entend « mort vite »). Et c’est dans les mauvais films qu’on voit les méchants mourir si vite alors que le héros, lui, survit avec une balle dans son corps. Et que dire de l’ami (noir de préférence) qui meurt dans l’action finale? Lui, avec 25 à 30 balles, réussi toujours à chuchoter quelques mots avant d’expirer. On dirait que certains ont avalé du Morvit et pas les autres. Dans cette affaire, on entend « pan! », la caméra accourt et le méchant est déjà inerte, déjà plein de boue et n’a plus une de ses chaussures. Mauvaise réalisation.

Cinéma ou réalité?

Ayant une connaissance qui a été, fortuitement, proche de cette affaire, on m’a confirmé qu’il y avait bien des bandits, armés, qui ont commis un braquage. Je pense que contrairement à ce qui est dans le journal télé, l’action s’est bien déroulée sur des heures et ce qu’on a vu est simplement un mauvais montage. Peut-être que les shérifs ont joué le jeu pour rendre la pellicule plus diffusable dans un journal. Pour moi, la question n’est pas si le film est une fiction ou non mais est-ce que les actions étaient oui ou non justifiées.

Moi, j’aime le côté héroïque dans cette affaire. L’idée que des protecteurs de la nation aient pu déjouer un sale tour des méchants m’enchante. Bien sûr, il y a les Droits de l’Homme, l’éthique, la déontologie, l’humanisme et tout ça qui pèsent contre la légitime défense, ou le cas de force majeur par exemple dans le jugement, à posteriori, de cette affaire. Et si les uns saluent ces actes en mentionnant que les méchants, eux, ne se priveraient pas de vous tabasser, violer, tuer après vous avoir dépouillé, les autres condamnent les méthodes. Et pourtant, dans les films, les héros sont souvent des rebelles, presque hors-la-loi quand ils franchissent les barrières. A la fin, on les en félicite  parce que « la fin justifie les moyens ». J’imagine que c’est cet aspect là que nos « cornes, qui protègent la gorge du zébu » veulent que les citoyens voient car les moyens, justement, manquent vraiment alors qu’en face, les méchants sont de plus en plus armés et dangereux. D’une pierre deux coup, leur détermination pourrait même dissuader des méchants en herbes qui tiennent à la peau de leurs fesses.

Le souci, bien sûr, c’est qu’en faisant face au supposé méchant, le héros prend de suite la place du procureur, des jurés et du juge. Il pourrait prononcer la condamnation à mort de la gueule de son fusil, et le risque, au pire, c’est de condamner un innocent, ou au moins le jugement pourrait ne pas être proportionnel. Alors, si le moyen existe de ne pas recourir à cette solution finale, il faut l’utiliser.

 

 

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