Rajaonarimampianina et Robinson : colombes ou faux cons
En écoutant la radio, en lisant les journaux, ou en écoutant les gens parler, on sent que si on n’est pas complètement déroutés par les derniers évènements autour du nouveau président, bah! on se marre (on s’amuse)
Voir au-delà de l’apparence
Les Malgaches ont changé. Avant, ils avaient peur du président de la République. Il faut dire qu’avant les crimes de lèse-majesté étaient rapidement et durement punis. Mais depuis la transition, et aussi grâce à internet, et ça c’est une bonne chose, les gens osent critiquer et même se moquer du président. Mais je l’ai déjà dit ailleurs, dans les pays démocratiques le président se fait traiter tous les jours de tous les noms et a même une marionnette à son effigie. C’est la démocratie.
Donc, Hery R. est président depuis quelques heures seulement et déjà il est un sujet de railleries. En parlant de son investiture, par exemple, on parle partout des tribunes à moitié vides (et non à moitié pleines), de la gestion protocolaire catastrophique, du discours largement copié sur Sarkozy et Obama et de la présence en star de son adversaire « perdant » Jean Louis R qui, dit-on, a été plus remarqué et plus apprécié que sa prestation.
Mais je vous le dis, ne sous-estimez pas un Malgache, de surcroît un politicien, il n’y a pas plus fourbe imprévisible.
Je ne suis pas bon en analyse politique et pour dire vrai, la politique à Madagascar est un vrai casse-tête chinois. Mais posez-vous la question : et si cette l’investiture à deux balles n’est pas le résultat de son inexpérience ou de son manque de sérieux, mais plutôt l’expression de son indépendance ? En effet, on comprendrait mieux que cela s’est passé de la sorte si, c’était une première pour lui ET toute son équipe et non une première pour lui, mais l’équipe était la même. Et si c’était ça, je n’y vois aucune objection : c’est son tour d’être le président.
Le patron
Voyons, il est président depuis quoi ? 3 jours ? et déjà il se fait rappeler à l’ordre par sa famille politique ? Je vous explique cela, un parti politique, affilié au président de la transition qui l’a aidé à remporter le second tour lui rappelle que c’est bien grâce à cette plateforme et au concours du président de la transition lui-même qu’il a gagné et que de ce fait, il ne peut agir à sa guise. On lui reproche, aussi, son rapprochement avec son adversaire Jean Louis R.. On imagine déjà la pression qui va s’exercer sur sa personne au moment de choisir son premier ministre.
Alors, face à cela, je n’ai à lui suggérer que de faire le déjà célèbre exercice d’automotivation :
– c’est qui le patron ?
– c’est moi le patron
– c’est qui le patron ?
– c’est moi le patron
– C’EST QUI LE PATROOOON ?
– C’EST MOOOOOIIII LE PATROOON
Rajaonarimampianina et Robinson, le même combat?
Est-ce un pêché mortel que de rapprocher ces deux-là? Pourtant, à y voir de plus près, ils ont des points communs : bizarre intéressant. Je gage d’en trouver 10, allez :
1) Ce sont tous les deux des hommes (oui, vous l’avez remarqué vous-même)
2) Les deux portent des lunettes B-)
3) Deux chrétiens, croyants, peut-être un peu moins pratiquants, je ne suis pas sûr !
4) Tous les deux sont mariés…déjà ça évite beaucoup de problèmes à l’élu.
5) Tous les deux ont des enfants.
6) Ce sont deux diplômés. Remarque : d’un côté, il y a l’expert-comptable Rajaonarimampianina, le poulain de Rajoelina l’ancien DJ et en face docteur Robinson, le poulain de Ravalomanana, l’ancien laitier à vélo…lol, comme qui dirait.
7) Ce sont deux anciens ministres : l’un a déjà été ministre des Finances et l’autre ministre de la Santé, entre autres.
8) Ce sont aussi deux frères maçons, l’un l’assume, l’autre est supposé l’être avec de très fortes chances.
9) En parlant de chance, leurs chances de figurer au second tour de la présidentielle étaient au tout début de l’histoire quasi nulles. Souvenez-vous qu’il devait y avoir le combat du siècle Ravalomanana-Rajoelina . En lieu et place, il y a eu un temps Razafindravahy-Lalao Ravalomanana. Hery R. et Jean Louis R. étaient alors des candidats « indépendants » devenus plus tard candidats par dépit des deux protagonistes principaux.
10) Enfin, les deux ont toujours clamé leur indépendance avant, pendant et après l’ élection.
Alors vous voyez, on jase, on rouspète après président Hery R. Mais qui vous dit que l’autre, s’il avait été élu il n’aurait pas fait pareil ?
En conclusion,
Une colombe c’est une sorte de pigeon…et un faucon c’est un vrai rapace !