Philippines, et si on était tous coupables ?
Je ne suis pas un assassin. Je n’ai jamais tué personne. Si quelqu’un a été tué quelque part, je jure que je suis innocent. Je suis innocent jusqu’à ce qu’on me prouve le contraire, bien sûr. Et malheureusement, tout ce que je dirai dans cet article pourra être utilisé contre moi.
« L’effet papillon »
Cette expression explique que dans la théorie dite « du chaos », la petite variation de la cause peut modifier radicalement l’effet.
« Leffet papillon » est parfois exprimé sous la forme de la question suivante :
« Un simple battement d’ailes d’un papillon peut-il déclencher une tornade à l’autre bout du monde ? »
Et la réponse si, par exemple, on la pose dans la rue, disons les rues de Tana serait j’imagine :
– Non!…? c’est un piège ? une caméra cachée ?
ou
– Vous êtes pas un peu fou ?
Par contre, dans les films et les séries classés « Science-fiction », la réponse est tout à fait oui et même de grands OUI. Seulement, même les films les plus épouvantables restent pour nous de simples fictions.
Quand la fiction rejoint la réalité.
Mais, aujourd’hui, je pleure pour les Philippines. Ce qui est arrivé est vraiment épouvantable. Je ne pense pas que beaucoup de films, même les plus pessimistes ont mis en scène des vents de 350 à 400 kmh.
Avez-vous remarqué dans les actualités que les représentants des Philippines dans la Conférence de l’ONU sur le climat ont tout de suite pointé du doigt l’inaction de la communauté internationale sur la réduction des gaz à effet de serre?
En effet, s’il est difficile à imaginer qu’un papillon puisse provoquer un super typhon, il n’est plus à prouver que ces phénomènes hors du commun, jusqu’à ce jour, sont le résultat d’un dérèglement climatique. Ce dérèglement provient du réchauffement climatique. Le réchauffement climatique est causé, en grande partie et peut-être essentiellement, par l’augmentation de l’effet de serre; lequel est bien entendu accentué par les gaz à effet de serre.
Les gaz à effet de serre sont principalement produits par l’activité de l’Homme. Comme qui dirait : CQFD.
Et parmi les hommes, il y a moi…et je culpabilise
« Un kilomètre avec ma 205 Diesel année 1986 peut-il déclencher une tornade à l’autre bout du monde ? »
Aujourd’hui, je me suis posé cette question. Évidemment, pour me laver la conscience, j’ai toujours des excuses toutes faites comme :
– Face aux industries américaines, la pollution que je cause est une goutte d’eau dans l’océan
– Les vaches d’une seule ferme européenne produisent autant de gaz que si je faisais des centaines de kilomètres
– etc.
Mais j’ai aussi peur
Quand je vois les Philippins pleurer à la télé, c’est comme si je vois des Malgaches. Ces deux peuples sont assez proches physiquement (origines austronésiennes communes). Ça me donne la chair de poule.
Mon pays, Madagascar, est surnommé l’île du continent, et ça veut dire beaucoup de choses. Si les phénomènes climatiques s’amplifient et se généralisent, nous risquons à peu près tout :
-Cyclones sur toute l’île
– Sècheresse (dont une aggravation dans le Sud)
– Froid glacial (on atteint déjà fréquemment les 0°C)
– Inondations
– Canicules
– etc.
Et je pense que votre pays non plus n’est pas à l’abri, du tout.
Arrêtons le massacre
Ce serait macabre, mais peut-être que ça ferait un meilleur électrochoc si quelqu’un faisait un jour une étude pour dénombrer le nombre d’êtres humains morts à cause du réchauffement climatique. Ainsi, il pourra quantifier le volume en matière polluant généré pour tuer une personne dans le monde et enfin sortir des résultats comme :
– 1 personne meurt à chaque fois que vous roulez 1300 km en voiture
– 1 personne meurt à chaque fois que vous utilisez 90 bouteilles de butane
– etc.
Et si je dois désigner des coupables, je dois y être aussi, si j’avais une once de conscience. C’est pourquoi je dis qu’il faut qu’On agisse, tous. Bien sûr, on peut signer des traités au nom de son pays, faire des actions, des manifestations et tout et tout mais non, les petits efforts au quotidien ne sont pas vains; utilisons moins nos voitures, abandonnons le charbon de bois, reboisons, et faisons tout ce qu’on nous a déjà appris à faire, consciencieusement.
Évitons le pire…tant qu’il est temps