Andriamialy

À 40 ans, j’ai appris à relativiser – top 10 humoristique

En ce début d’année, j’ai voulu faire un bilan de l’année précédente. Et puis, en se rendant compte que j’ai dépassé la quarantaine, j’ai plutôt choisi de vous présenter combien je suis devenu mature, presque relativiste. Je vous ai choisi 10 phrases qui vous le prouveront.

J’avoue, il n’y a aucun bilan à faire sur ce blog pour 2019 sauf qu’il n’y a eu aucun article publié. Il y a eu quelques brouillons mais aucun n’a abouti à une publication. Je pense que je deviens un peu perfectionniste.

1- Pourtant, il n’y a rien sur cette Terre qui soit parfait. Rien. Et c’est la première blague que je vous raconte. Au début j’etais d’accord quand on m’a dit que rien n’est plus beau, plus vivifiant que le rire d’un bébé. C’est vrai, rien n’est plus joyeux que le rire d’un bébé sauf vers minuit quand tu dors et que ta femme n’est pas là…et que tu te rends compte que vous n’avez pas encore de bébé.

2- Mais le contraire est aussi vrai. Vous connaissez l’expression « avoir les boules ». Cela signifie être très énervé. Et personne n’est attirant quand il a les boules…sauf le sapin de Noël. Comme quoi, rien n’est à priori mauvais.

3- Même la morale est relative. Par exemple, un homme marié ne peut pas du tout avoir des relations sexuelles avec une femme, qui est, elle aussi, mariée…sauf si c’est sa propre femme.

4- C’est pareil pour l’éducation civique. Dans le bus, s’il y a de la place, tout le monde peut s’asseoir. Mais si le bus est plein et que tu vois monter une personne âgée, qui ne tient plus debout et est, de surcroît aveugle, tu dois, à tous les coups, lui céder ta place…sauf si tu es le chauffeur.

5- Le handicap est un sujet qui me touche particulièrement. On me dit de relativiser car ça pourrait être pire. Et c’est vrai, au pays des aveugles, les borgnes sont rois…mais au pays des sourds, les manchots sont aussi muets.

6- Le souci, c’est qu’on remarque plus facilement les différences. Pourtant, si on sait relativiser, on saurait par exemple que le point commun entre une bouteille d’eau et un chien est que tous les deux sont en plastique…sauf le chien.

7- Un jour, une femme a dit à son mari : « tu sais? Le concierge m’a dit que notre voisine a couché avec tous le hommes de l’immeuble sauf un ». Le mari repondit : « Ah bon? Et c’est qui? ». Comme quoi, parfois être l’exception pourrait te sauver de la mort.

8- Attention, le relativisme est un (ou plusieurs) courant de pensée qui dit que tout est relatif, rien n’est absolu. À ne pas confondre avec la relativité d’Einstein qui lie l’espace avec le temps. Cette théorie dit que l’écoulement du temps est ralenti par la gravité. Par exemple, le temps serait ralenti au voisinage d’un trou noir. Pour nous, sur le plancher des vaches, une heure dure toujours une heure…sauf quand il faut charger le téléphone.

9- Enfin, il faut toujours se souvenir que tous les blagues te seront drôles…sauf quand la blague c’est toi.

10- Ah oui, en fait, tous les tops 10 contiennent 10 éléments…sauf celui ci.


Démenti : Lay Corbeille n’est pas Mamy Z. et ne fait pas campagne dans les élections

Au moment où vous lisez cet article, les faits qui y sont décrits ne sont peut-être plus d’actualité. Mais au moment où j’écris, il y a un inconnu qui utilise ma photo de profil mondoblog pour illustrer le profil de sa chaîne  youtube dans laquelle il fait campagne pour un candidat à la présidentielle malgache de 2019. Et ce n’est pas moi.

J’écris cet article parce que le signalement que j’ai fait à Youtube et mon message privé vers ce compte n’ont, visiblement pas, aboutis. Et avant que ma « bogossité » (d’antan) ne soit trop pesant sur les résultats du second tour, je préfère vous déclarer, officiellement, que je ne fais pas campagne pour le candidat Andry Rajoelina.

Youtube

D’abord, je n’ai pas (encore) de chaîne youtube mais cela arrivera plus tôt que je ne le pense. Les idées, j’en ai : musique, arrangements musicaux, covers musicaux, etc. Jamais, o! grand jamais, je ne m’amuserais à partager des contenus politiques. Et je n’utiliserai pas la photo d’un autre comme masque. Faire de la politique peut-être, la vraie, celle que je fais déjà un peu dans mon travail, dans les associations ou sur le jeu en ligne massivement multijoueur où je gouverne une cité virtuelle.

Nostalgie

Cette photo est facilement visible sur internet. Elle a été prise par ma femme avec un appareil photo « bridge » dans la lumière orangée du soleil couchant alors que les plantes étaient jaunis par la sécheresse. Et elle est (très) flatteuse. Je l’ai utilisé pour illustrer mon profil mondoblog en 2013 et c’est, au moins, la 3ème fois qu’elle a été « piratée » sur divers réseaux sociaux. C’est, malheureusement, un des revers d’internet. On ne peut pas croire ni faire confiance à tout ce qu’on y lit.

Je précise que je ne fais pas, non plus, campagne contre Andry Rajoelina. Je ne le connais pas personnellement et je ne veux pas juger, ni lui ni son adversaire, puisque je crois que si la vie ne juge pas toujours un homme, moi y compris, Dieu le fera en son temps.

J’ai, quand même déjà eu l’occasion de lui dire bonjour une fois. C’était en 2005 quand je profitais de quelques mois, rares, de chômage et j’accompagnais ma femme à son travail. On était passé devant l’INJET  (Société d’impression numérique appartenant à Andry Rajoelina) quand lui et sa femme entraient dans leur voiture et nous ont salué. On était 2 jeunes couples sans soucis et pas encore (trop) célèbres. Il a, ensuite, murmuré quelque chose à sa femme qu’on n’a pas entendu mais j’imagine qu’ils nous comparaient à des connaissances (ou nous ont pris pour d’autres). J’aimais cette période mais je ne peux pas y revenir, les enjeux ont trop changé.

Les élections

Malheureusement, le choix des malgaches pour le 2nd tour des présidentielles du 19 décembre prochain se limite à deux anciens dirigeants. C’est une mauvaise chose pour le vrai changement mais, au moins, on peut baser son choix sur l’expérience qu’on a eu avec l’un ou l’autre. Je ne suis pour aucun d’eux en particulier mais je sais comment je vais voter. Et c’est aussi mon conseil pour tous ceux qui ne savent pas encore choisir : demandons-nous ce que l’élection de Marc R ou de Andry R. apportera, réellement, dans ma petite vie et dans la tienne.

La réponse est en partie connue : mon futur dépend de moi et de mes choix, d’abord. Le prochain président aura le pouvoir de me faciliter la tâche ou de me mettre des contraintes. En effet, nous sommes tous connectés les uns aux autres et pouvons nous influencer, certains plus que d’autres. Donc, le choix devra dépendre de ce qu’on pense que l’un ou l’autre candidat fera pour nous, notre business ou contre nous et notre liberté.

Après la proclamation des résultats, peut-être que certaines personnes comme Mamy Z. gagneront une pactole si le candidat pour lequel il travaille si dur gagne. Peut-être qu’il gagne déjà des sous en faisant ce qu’il fait. Si ce n’est pas le cas (qu’il n’est pas sous contrat), et qu’il agit par pure fanatisme, j’espère au moins qu’il sera « heureux », dans son coin, de voir son idole devenir l’homme le plus puissant du pays. Ou, si son poulain perd, j’espère qu’il ne se jettera pas dans l’Ikopa. Pour moi, peu importe le président si je peux toujours faire librement ce que j’aime faire : mon travail, ma foi, ce blog, etc. et que je puisse toujours m’améliorer. Ce sont mes briques pour l’émergence de ce pays.

C’est pour tout cela que je ne vais pas vous partager le lien vers ce compte youtube qui a 1 seul abonné (moi pour lui envoyer le message privé), aucun contenu (il se contente de partager des vidéos à foison) et qui est peut-être un robot. Évitons le buzz. Je n’ai pas plus besoin de défendre quoi que ce soit. Et pour nous les malgaches et amoureux de cette île, utilisons nos cerveaux et allons voter, oui, mais surtout continuons à  servir le pays comme on le peut. Masina ny tanindrazana (la terre des ancêtres est sacrée).

 


Madagascar : j’ai quand même pu voter, puis j’ai compté les voix

Le 7 novembre 2018 s’est tenu le premier tour de l’élection présidentielle malgache. Malgré des soucis d’organisation, j’ai quand même pu voter. Dans l’élan, j’ai même accepté de compter les voix.

Cette élection était décriée depuis longtemps. On a critiqué sa tenue en saison de pluie, la liste électorale, les bureaux de vote et le reste… et pourtant, dans notre quartier tout s’est à peu près bien passé.

Il faut dire que, le matin, je ne pensais pas aller voter. Pendant deux semaines, on a fait des allers-retours au bureau du fokontany (plus petite représentation territoriale dans l’administration malgache). On nous a dit qu’on n’avait pas de carte à nos noms. On nous a même dit qu’on n’était pas dans la liste. On nous a suggéré de venir tôt le jour du scrutin et de vérifier dans les bureaux de vote alentours si on était inscrits dans l’un d’eux. Je n’avais pas le courage.

On a donc passé la journée fériée à faire nos « adidy » (tâches sociales). Les bureaux de vote ferment à 17 heures, et à 16 heures, on a décidé d’aller voir même juste pour que le chef du fokontany voit combien on est frustrés.

Arrivés là-bas, dans le collège public qui faisait office de bureau de vote, le chef du fokontany nous a dit de chercher nos noms, nos cartes électorales ou les deux dans une salle, où des dizaines de gens dans notre cas farfouillaient déjà, certains depuis des heures. Heureusement, j’ai une experience de caissier et j’ai décidé de feuilleter rapidement les milliers de cartes éparpillées là sans propriétaire. Et on a rapidement trouvé nos cartes et on a voté. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde vu les milliers de cartes sans preneurs.

Après le vote, une connaissance nous aborde nous demandant si on veut faire partie des quatre compteurs de voix qui sont des témoins volontaires et citoyens nécessaires pour valider les votes du bureau. J’ai accepté car je pensais que cela faisait partie des adidy et que ce serait amusant.

Amusant, oui, fatiguant aussi. Il fallait remplir à l’identique et signer des dizaines de fiches et de procès verbaux. Pour compter les voix, il fallait d’abord être d’accord entre les membres de la commission indépendante CENI, les délégués présents et les observateurs du nombre de votants qu’ils ont vu passer toute la journée. Ce chiffre devait correspondre au nombre de bulletins dans l’urne. Et c’est après qu’on a vraiment compté les voix de chaque candidat.

Comme on a pris du temps dans cette préparation, on entendait dans les bureaux adjacents des acclamations quand les compteurs y annonçait tel ou tel candidat. Mais nous avons pu commencer doucement à la lumière d’une ampoule neuve dont la salle de classe du collège public a été équipée spécialement ce jour là.

Les résultats de ce petit bureau de moins de 400 votants sont anecdotiques. Il y avait surtout Ravalomanana en tête, Rajoelina en suivant et Dama en 3ème position. Les autres, sans en citer un(e) étaient étonnement beaucoup à 0,00%… oui, même lui. Cela invalide, pour notre bureau, la théorie selon laquelle un grand nombre de candidats allaient biaiser les choix des électeurs. Les résultats finaux montreront si cela a vraiment eu beaucoup d’influence. Attendons pour savoir.

Avec notre retard, notre bureau faisait partie des derniers à faire le comptage. Bientôt, tous les curieux, les partisans, les passionnés qui ont quitté les autres bureaux ont envahi nos bancs pour « animer » cet acte citoyen. On s’organisait de telle sorte que 2 d’entre nous sortaient les bulletins et les identifiaient pendant que j’inscrivais au tableau et qu’un dernier me surveillait. J’étais, malgré moi, au centre des attentions. Mon collègue d’un soir criait un numéro, 25 ou 13, et on entend comme dans les stades de foot des « ouéééé » ou des « ouuuuh ». Je traçais une ligne et on me disait « reste de ce côté mon grand! » ou « économise la place, ça va déborder » ou bien « Oh, on dirait que Razoky (Grand-frère) squatte cette partie du tableau ». De temps en temps, on entendait un numéro exotique et on entendait d’autres commentaires du genre : « c’est qui ça? » ou « revérifie! » ou « ça doit être sa famille qui a voté! ».

Et comme chez des supporters de foot, il y a eu des piques de part et d’autre mais dans une ambiance bon enfant. J’ai l’espoir que les Malgaches ont, désormais, assez de maturité pour accepter les résultats des urnes sans violence.

Ce qui est malheureux, c’est qu’il existe toujours des votants qui font des erreurs dans l’utilisation du bulletin unique. Il y en a qui ne cochent pas dans la case prévue. Il y en a aussi qui signent au lieu de mettre une croix. Il y a toujours le travail d’éducation et d’information à faire mais je pense que ces gens là existeront toujours.

Après avoir dépouillé, on est restés encore plusieurs dizaines de minutes pour finaliser les PV. Je pense que si un candidat a un délégué dans chaque bureau de vote, il pourra s’assurer de la véracité des résultats. Dans le notre, par contre, il n’y a eu que 4 délégués sur les 36 candidats. Ce qui nous a évité quand même 32 signataires en plus, mais, surtout, cela montrait quels candidats étaient les plus sérieux.

Donc, je suis rentré un peu tard avec le sentiment d’avoir accompli mon devoir d’électeur, malgré tout. Et même, cette fois-ci, j’ai l’impression d’avoir vraiment participé au processus.


10 régions pour sentir le froid à Madagascar

Madagascar est une île tropicale de l’Afrique et de l’Océan Indien. Mais il est possible en cette période, pour vous amateurs du froid et des tremblements, de passer de bons moments à vous geler les oreilles. Il suffira de visiter les endroits de cette liste.

Photos : layandri

1-ANTANANARIVO

Pour ceux qui débarquent à Antananarivo en mois d’hiver pour la première fois, cela peut être un choc. Si le vol arrive avant l’aube ou au petit matin, la température est alors en dessous de 10°C. Les records tournent autour de 3-5°C le matin et rarement au-dessus de 20°C au plus chaud de l’après-midi.
Les touristes restent souvent en escale de quelques heures pour ensuite continuer vers les plages ensoleillées des cartes postales. Mais Antananarivo, elle est perchée à plus de 1200m d’altitude. Imagine seulement que tu es à la plage et que le Palais de la Reine est à 1km au dessus de ta tête : cela explique son climat tempéré. Mais en plus, elle est entourée de chaînes de montagnes qui bloquent tout vent chaud venant des côtes. Nous allons en parler plus tard.

2-ANTSIRABE

A la météo, la 2ème ville de l’ancienne province d’Antananarivo est toujours la plus froide. On dit même que dans ces régions, il y a de la neige, très très très rarement.
Cette ville d’eau possède tout ce qu’on recherche autour de cet élément vital : source chaude, eau naturellement gazeuse, lacs, rivières, usines de limonades et de bières. Mais pour y séjourner en hiver, il faut vraiment aimer le froid.

Photo : madacamp

3-AMBATOLAMPY

Les 3 villes ou villages qui suivent sont des étapes où certains voyageurs rentrant sur Tana s’arrêtent pour manger ou parfois dorrmir.
Ambatolampy, depuis le Sud, entre Antananarivo et Antsirabe est, à mon avis la plus froide des 3 sauf qu’elle n’est pas citée à la météo. J’y ai dormi une nuit d’hiver. C’était la plus froide que j’ai jamais vécu. Je n’ai pas bougé d’un poil car le moindre mouvement pouvait me mettre en contact avec des parties glacées de mon lit.
Pourtant, la visite de cette ville est incontournable dans le circuit Sud car elle abrite les artisans du métal et elle produit nos marmites et ustensiles de cuisines. Ses artisans sont capables de créer même des copies interdites et illégales de pistolets.

4-AMBANITSENA

C’est plutôt un village qu’une ville sur la route de l’Est. Il marque la fin de l’ascension vers la capitale. Il est célèbre pour ses petits restos pour les voyageurs. Le matin, dans le brouillard glacial, il propose la soupe de riz au brèdes accompagnée de saucisses, de kitoza (viande de zébu boucanée) ou d’omelette.
Une fois, dans les années 90, on est monté à Tana à bord d’un taxi-brousse, vieux 4×4 réaménagé, dans lequel je n’avais pas de place pour mes jambes et le chauffeur nous a imposé une pause de 4 heures là pour éviter d’entrer à Tana la nuit. C’était 4 heures d’enfer pour nous qui n’aimons pas le froid.

Photo : layandri

5-MANERINERINA

Maintenant c’est la route de l’Ouest. Le nom de ce village signifie « visible car haute et dégagée ». Et c’est bien le cas, c’est froid et venteux comme pas possible. On vient aussi de finir de gravir le versant Ouest du plateau et il est salutaire d’y faire reposer son moteur. Si on vient de Majunga, et on est passé par la cuvette de Maevatanana, record en terme de chaleur, le choc est évident. Je dirais que s’il fait 15°C, le ressenti doit être à 5°C.

6-TOAMASINA

C’est le chef-lieu de la région Est, ancienne capitale de province, actuelle capitale économique. C’est le plus grand port de Madagascar mais c’est quand-même une ville prisée par les vacanciers. Comme presque toutes les villes côtières, il y fait chaud même en hiver. C’est mon avis d’habitant d’Antananarivo. Par contre, ceux qui habitent là-bas disent qu’ils ont froid. Là encore, il s’agit de ressenti. Peut-être qu’après quelques années, on sentirait bien la différence de température entre les saisons.

Photo : layandri

7- TAOLAGNARO

Je disais que presque toutes les grandes villes côtières ont chaud en hiver. Mais j’ai déjà eu très froid à Taolagnaro ou Fort Dauphin selon l’ancien nom, ville sur la pointe australe de l’île. Il y a là-bas un vent sec et glacé venant du Sud, le Tioka Atimo (souffle du Sud). C’est désolant de se dire que le tropique du Capricorne n’est qu’à quelques kilomètres et que tu es là à contempler une plage dite « Liban » (Libanona), mais qu’il fasse trop froid pour s’y tremper.

8 -9-10 MORAMANGA,MANTASOA,ANDASIBE OU AUTRES

On revient à l’Est qui baigne dans un climat d’hiver « froid et humide ». Il ne fait pas si froid mais c’est surtout humide. Il s’agit de sortir de la maison sous un crachin abondant et froid et le moindre souffle de vent suffit à vous glacer les os. Ce sont surtout les régions boisées et dans le forêt ou dans la campagne, c’est beau. Mais dans la boue des villes c’est juste infernal.

Photo : layandri

 

Voilà, si vous avez marre de la canicule du mois de Juillet en Europe ou en Amérique, sachez qu’à Madagascar, vous pourrez toujours vous les geler jusqu’en Août.


Le hublot du 787 et le nouvel ordre mondial

J’ai enfin voyagé à bord d’un Dreamliner, un avion de Boeing qui a opéré une fracture technique et technologique dans la production d’aéronef. Je vais vous parler de mon voyage en classe économique et particulièrement du hublot hi-tech du 787.

D’abord, je dois dire que le constructeur n’a pas menti sur le confort amélioré. Il y a moins de bruit même si l’avion le plus silencieux que j’ai pris était, il y a une vingtaine d’années, un Fokker avec les deux moteurs à l’arrière. . L’avion a une meilleure pressurisation et son air ne provient pas des moteurs, pas de risque d’inhaler du carburant. La sensation en générale est différente, sans compter l’ambiance que procure le neuf.

Il y a plus de place ou c’est juste une impression. En effet, la rangée de chaise devant n’a pas de pied au milieu, un petit plus pour les jambes. un gros écran plein de médias et d’applications est là pour occuper ses yeux et son cerveau. J’ai fait la veille 5 heures dans un autre avion plus ancien et j’avais des courbatures et des crampes. Après 6 heures dans le Dreamliner, je me sentais bien. L’hôtesse, affolée, m’a pourtant demandé si j’allais bien. J’avais les yeux rouges, elle disait. 6 heures avec un écran à moins d’un demi-mètre se son nez, ça ne pardonne pas.

La sensation d’espace est aussi accentuée par le grand hublot sans volet. C’est un hublot dont la luminosité est réglable grâce à 2 boutons. La lumière intérieure n’est plus simplement blanche mais de différentes couleurs qui permettent soit de reproduire l’ambiance externe, soit d’en créer une artificiellement. Par exemple, une petite lumière violette ressemble à une nuit en plein jour à condition que tous les hublots soient réglés au plus sombre, quasiment opaque. 

 hublot
Photo : BoramLee

Et voilà! Le Chef de Cabine, à 14h de l’après-midi, après avoir débarassé le couvert du déjeuner veut offrir une sieste avec une ambiance vol de nuit, il appuie sur un bouton. Là, moi, assis près du hublot, je le vois s’assombrir et mes appuis frénétiques sur les boutons ne peuvent rien y faire.

Finalement, ces hublots haute technologie, c’est comme la plupart des innovations. C’est joli, cela promet plus de possibilité, de facilité, de convenance. Au final, ça sert à mieux nous contrôler.


Ils ont suspendu la réunion pour regarder le match du Sénégal

Le premier match du Sénégal dans le mondial 2018 en Russie s’est déroulé le 19 juin contre la Pologne. Je l’ai regardé ici, par chance, au pays des Lions, puisque les organisateurs ont décidé que notre réunion était suspendue pour cause de match.

Ils ont fait la remarque que ce n’étaient pas les Sénégalais mais les autres qui ont le plus insisté. Ce n’était peut-être pas totalement vrai puisqu’on sentait déjà les sénégalais plus concentrés depuis longtemps. Mais on peut comprendre que tous les Africains et afrophiles étaient derrière l’équipe représentant le dernier espoir de victoire du continent dans ce premier tour.

Début de rêve

Lorsque j’ai rejoint la salle de la télé, j’ai compris que ce sont toutes les réunions du complexe hôtelier qui ont été mises en veille. Il y avait nous, francophones en général mais de plusieurs pays différents, et il y avait les autres, qui font leur réunion en anglais dans la salle d’à-côté, sans oublier les clients de l’hôtel. Les Sénégalais ont squatté les premiers rangs de la salle de projection improvisée.

On voyait tout de suite que les Lions de la Teranga pouvaient gagner. La lenteur qu’ils affichaient à chaque prise de balle n’était pas de la nonchalance mais plutôt du calme. La preuve c’est qu’ils explosent facilement et mettent à mal la défense polonaise. Et fatalement, c’est un défenseur polonais qui a dévié un tir sénégalais et qui a trompé son gardien pour le 1er but du Sénégal. Les français l’appelleraient « coup de billard » ; les malgaches le qualifierait de taim-baolina (but résiduel ?) ; mais en tout cas, il est valable et il amène la joie dans tout un pays, tout un continent.

L’euphorie

Bien entendu, toute la salle s’est levée pour applaudir ce but. Une salve d’applaudissements que les joueurs n’ont surement pas entendu mais taper des mains est un moyen humain d’exprimer la joie, l’approbation, l’admiration ou l’enthousiasme.

Enthousiasme ? Non, j’ai dit euphorie. Surtout chez ce grand Sénégalais qui a pris place devant moi. Je dois dire que je n’ai rien vu du second but. J’ai entre-aperçu un joueur polonais faire une passe en retrait hasardeuse, puis un attaquant sénégalais courir disputer la balle devant et puis j’ai vu des dos en chemises, costards et boubous trépigner puis sautiller de joie. J’en ai déduit que c’était but pour le Sénégal.

À partir de là, tout était sujet à applaudissements. Le ralenti montrant le but et… applaudissements. La rediffusion de la célébration du buteur et… applaudissements. La réaction du sélectionneur = applaudissements. Une petite remarque des commentateurs soi-disant qu’on n’a pas vu l’attaquant adverse toucher le ballon = applaudissements. Tiens! Son Excellence monsieur le président de la république du Sénégal apparaît à l’écran = applaudissements même s’il n’a pas vraiment participé au dernier but. À 2-0 contre la Pologne, fallait croire que la messe était dite… ou presque.

Une fin de match tendue

Mais il ne fallait pas vendre la peau de l’ours. Pas encore! En effet, la Pologne a réduit l’écart vers la 86e minute. Et faut-il rappeler qu’un match de foot dure 90 minutes plus le temps additionnel ? Dans notre salle, on sentait l’inquiétude. On se souvient des autres équipes africaines battues avant le Sénégal. Y avait-il une malédiction en cours ? Certains se rassuraient à haute voix : « Non, ça va aller !. Et si chaque action polonaise était accompagnée de « ouille » et de « fiuuu » (sifflements), chaque arrêt ou récupération par le Sénégal était célébré comme un but.

Sur le terrain, les joueurs sénégalais sont toujours aussi calmes. Ou sont-ils fatigués ? Je ne sais pas mais l’essentiel est qu’ils ont tenu jusqu’à la fin. Une fin de match sur une victoire 2 à 1 donc. Ce n’est pas un score rassurant mais j’espère qu’une équipe africaine ira loin dans ce Mondial.

Bref, bon match mais peut et doit mieux faire pour le Sénégal et pour l’Afrique. Quant à moi, je m’en vais retourner à mes travaux, finalement, raison de ma présence ici.